Bref, j’ai essayé la danse bretonne !
L’association Solidarité Trégor Madagascar a récemment organisé un atelier de danse bretonne à l’Alliance Française d’Antananarivo. L’occasion pour moi de m’initier à cette pratique gestuelle mondialement connue. J’ai donc testé pour vous. 🙂
À part la crêpe bretonne, je ne connais absolument rien de la Bretagne, cette région en forme de péninsule dans l’Ouest de la France. Mais comme moi, vous avez certainement déjà vu leurs pas de danses quelque part dans un film ou un clip. Pour le cliché, ce sont de petites femmes en costumes folkloriques, tabliers brodés et coiffes bigoudène, sautillant joyeusement sur un air de cornemuse. Vous me suivez ? Non ?
Cette petite vidéo vous rafraîchira la mémoire :
La Bretagne et la danse
Vous l’aurez compris, la danse est un élément fort de l’identité bretonne : il existe pas moins de 500 variantes locales. C’est dingue quand même ! Ce qui est sûr c’est que les bretons adorent danser. Pour eux, toutes les occasions sont propices pour partager ce plaisir commun : durant les travaux agricoles, les événements familiaux (mariages, inauguration de maison), les événements religieux…
Pour moi, toutes les cultures sont bonnes à être découvertes. Et cette danse m’a toujours impressionnée, tant par son rythme que par sa singularité. Voilà pourquoi je me retrouve aujourd’hui dans cette salle à marteler désespérément le sol avec mes pieds (Lol), à exécuter des pas ressemblant étrangement à des claquettes, tout cela au milieu d’une vingtaine de Bretons et de Malgaches réunis.
La danse bretonne, un vrai sport
Sous les instructions bienveillantes de notre professeur du jour, nous commençons l’échauffement par un rond de Saint-Vincent. On se tient par les petits doigts, un pas en avant, un pas de côté, un pas en arrière… Et on tourne en cadence dans le sens des aiguilles d’une montre. Très basique ! Malheureusement pour moi, ça se corse rapidement quand on enchaîne avec le An-dro (la ronde), le cercle circassien, le kost ar c’hoat, la gavotte, et la Kas a-barh. Le niveau ne cesse de monter. Très vite je transpire, je sue. Arghhh !! Décidément la danse bretonne, c’est du sérieux !
Selon les figures, nous formons une ronde, une chaîne ouverte, une quadrette, ou un couple. Le plus difficile quand on débute est d’arriver à synchroniser les mouvements des mains avec ceux des pieds. Et pour que ça ne parte dans tous les sens, c’est tout un travail de coordination entre danseurs. À un moment donné, notre chorégraphie ne ressemblait plus à rien, mais alors rien du tout. 🙂 Chaque apprenti interprète les pas à sa manière et le spectacle devient juste hilarant ! Mais on s’amuse beaucoup et c’est tout ce qui compte.
Une fois dans le tourbillon du rythme, on entre en transe et on oublie presque qu’on danse avec de parfaits inconnus rencontrés il y a à peine quinze minutes. C’est sans doute là l’esprit de la danse bretonne : une danse de communion et d’ouverture aux autres.
Les musiciens – dont quelques membres du groupe Les Souillés de fond de cale – nous accompagnent de leurs instruments quelque peu atypiques : accordéon diatonique, biniou (cornemuse bretonne), flûte traversière, bombarde, guitare folk, et guitare basse. L’ensemble offre une symphonie très agréable, bien qu’assez bruyant par moments.
Des similitudes entre les deux cultures
Harisoa Sage est la présidente de l’Association Solidarité Trégor Madagascar. Pour la petite histoire, elle quitte Madagascar – sa terre natale – en 2002 pour s’installer définitivement en Bretagne. Pour s’intégrer dans son nouvel environnement, elle apprend la langue et la danse bretonne. Aujourd’hui, Harisoa est passée maître dans cette dernière discipline et c’est avec beaucoup de passion qu’elle partage son savoir-faire aux quelques curieux venus s’inscrire à l’atelier.
« Je remarque qu’il y a beaucoup de similitudes entre la culture bretonne et la culture malgache. D’une certaine façon, pratiquer cette danse me permet de ne pas oublier Madagascar. » me confie-t-elle.
Toujours selon Harisoa, toutes les danses que nous avons apprises peuvent se pratiquer pendant le fest-noz ( littéralement « fête de nuit » en breton), l’un des piliers de la culture bretonne. C’est un grand bal regroupant une centaine voire un millier de personnes qui vont passer la soirée à danser sur de la musique traditionnelle, le tout dans une ambiance très conviviale. Depuis 2012, le fest-noz est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Une belle reconnaissance internationale pour la culture breizh !
En tout cas voici ce que j’ai retenu à la fin de l’atelier : la danse bretonne est une danse traditionnelle mais tellement moderne finalement. Loin d’être réservée au cercle intime des connaisseurs, elle tend les bras à quiconque veut passer du bon temps (en famille, entre amis, ou entre inconnus aussi). Moi j’ai adoré et j’en redemande. À quand un fest-noz à Antananarivo ? 🙂
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