Fenosoa Sergia

Rencontre avec Annie Mun, illustratrice passionnée

Pour commencer en beauté cette nouvelle année, j’ai pensé partager avec vous quelque chose de beau sur ce blog.

Oui! Comme l’image ci-dessous, fièrement esquissée par l’artiste malgache Annie Mun :

manga annie mun
Crédit : Annie Mun

Annie – de son vrai nom Annie Andriantsivelany – fait partie de cette jeune génération de talents qui font leurs preuves « dans leurs coins » et qui n’attendent qu’à être découverts par le public. J’ai déjà eu maintes fois la chance de la voir dessiner, il lui arrive parfois de griffonner avec désinvolture sur un papier… le résultat est toujours bluffant.

Aujourd’hui, quand on découvre ses croquis, on voit des « œuvres d’art » : on ne comprend pas forcément le message mais on apprécie le travail, et on le ressent jusque dans nos tripes. Et puis on devient tout simplement accro en découvrant la jolie petite bouille qui se cache derrière le crayon. 🙂

De mon regard de profane, ses œuvres style manga dégagent à la fois toute la douceur d’un marshmallow et toute la violence d’un hara-kiri.

dessin manga
Crédit : Annie Mun

Interview.

Annie, peux-tu te présenter et nous dire ce que tu fais ?

Je suis ingénieure de formation (ingénierie de l’hydraulique) et je compte bientôt décrocher mon diplôme. Mais voilà, dernièrement je suis devenue illustratrice freelance, un peu malgré moi parce que des gens sont venus faire des requêtes via ma page Facebook. J’ai signé quelques petits contrats mais je n’oserais pas affirmer pour autant que je suis une illustratrice professionnelle.

Parle-nous de ta passion pour le dessin

Cette passion remonte à l’enfance mais je ne saurais donner de date exacte. Cependant, j’ai eu des épisodes de ma vie où je ne dessinais pas du tout. Cela pouvait durer 2 à 3 ans. Depuis la fin de l’année 2016, je m’y suis remise activement. J’ai commencé la peinture et l’aquarelle et j’ai créé une page au début du mois d’octobre 2017 pour partager mes œuvres.

dessin manga
Crédit : Annie Mun

Tu adoptes un style en particulier ?

Pour les dessins de personnages, je suis très influencée par le style manga. Cependant, j’aime aussi explorer d’autres genres.  J’adore dessiner des doodles, des mandalas, des cieux étoilés.

Quels outils utilises-tu pour dessiner ?

Je fais des dessins en digital et des dessins traditionnels à la main. Pour le premier, j’utilise Adobe photoshop et Illustrator. Je dessinais à la souris au début mais j’ai récemment acquis une tablette graphique qui devrait nettement améliorer mes performances en digital. Juste le temps de bien m’habituer à l’utiliser.

 

ladies of nature manga
Crédit : Annie Mun

Une question un peu cliché mais je la pose quand même 🙂 , d’où te vient ton inspiration ?

L’inspiration peut me venir de n’importe où : en regardant des images sur Facebook, en me baladant, en écoutant une chanson ou en lisant un livre. Mais je dessine rarement des histoires personnelles. Juste des perceptions.

baobab de madagascar
Crédit : Annie Mun

Des artistes/dessinateurs que tu admires ?

Il y en a pleins, vraiment, malgaches et internationaux. Disons que mes préférés du moment sont Ilya Kuvshinov en digital et Heikala en peinture. J’apprécie aussi Dwa, Veemo, Cakechoz, Vanii Suki, Richianny… Je tiens à préciser que ce sont des artistes que j’admire mais je n’essaye pas de m’identifier à eux, ni de copier leur style.

Tu as des messages à faire passer à travers tes oeuvres ?

Pas sur tous. Mais oui, il y a beaucoup de dessins avec des messages ou des émotions que je veux transmettre. Cependant, je laisse rarement de description au-dessus pour laisser libre cours à l’interprétation de chacun.

annie mun
Crédit : Annie Mun

Un petit message pour nos lecteurs ?

Le secteur de l’art à Madagascar est honteusement négligé. Beaucoup de personnes considèrent qu’être artiste n’est pas un « vrai boulot » et pourtant beaucoup de Malgaches sont talentueux et font de leur mieux pour percer dans ce domaine, donc ne les critiquez pas, ne crachez pas sur leurs rêves. Soutenez les artistes malgaches !

 

Plus tard, Annie Mun projette de créer son propre portfolio et souhaite faire sa propre exposition. On lui souhaite tout le succès qu’elle mérite! 🙂

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Fenosoa Sergia


Parce que tout le monde a besoin d’un « vision board »

Comme beaucoup, j’ai du mal à garder mes bonnes résolutions. C’est vrai ! Janvier, février, mars, ça va. Avril, mai, juin, on commence à dérailler un peu. Après ça part carrément dans tous les sens et on oublie vite les objectifs qu’on s’est fixés en début d’année. Mais depuis que j’ai découvert le concept du vision board, je pense avoir trouvé la solution ultime à ce problème. Qu’est ce que c’est ? A quoi ça sert ? Comment construire le votre ? Réponses dans ce billet. 🙂 

Un vision board (littéralement tableau de visualisation), est un joli tableau qui affiche vos objectifs à court ou à long terme. A travers des images, des photos, ou des citations inspirantes, il représente vos rêves, vos envies, ou simplement les choses qui vous tiennent à cœur. Ce n’est donc pas une simple liste comme on a l’habitude d’en faire. Le principe du vision board est simple : la représentation visuelle des choses a une bonne influence sur notre motivation. Il paraît.

vision-board
Exemple de vision board. Crédit photo : Psychology for Marketers 

1. Lister les éléments à mettre dans le vision board

La première étape est de dresser une petite liste de ce que vous souhaitez réaliser ou voir se réaliser en 2018. Il n’y a pas vraiment de règle, pensez juste à coucher sur papier vos objectifs pour cette année. Ça peut être vos hobbies préférés, vos objectifs de carrière, vos objectifs personnels, des choses que vous souhaitez acquérir, des situations que vous souhaitez améliorer …

À titre d’exemple, je vais partir sur ma liste de l’année dernière. Cela peut être de petites envies comme lire plus de livres, danser la kizomba comme une déesse, essayer le parapente, ne pas me laisser emporter facilement ou être plus optimiste…

Mais aussi des choses qui me tiennent à cœur comme passer du bon temps avec ma mère, apprendre le chinois, économiser x somme pour réaliser x projet.

Ou encore des objectifs plus ambitieux comme obtenir enfin mon second vrai diplôme, trouver un travail qui correspond à mes envies, me mettre à bloguer sérieusement ou reprendre mes cours de Droit.

Ce sont des extraits de mes objectifs de l’année dernière, le reste est assez personnel. 🙂 Même si vous avez des rêves plein la tête, essayez de ne pas trop surcharger votre liste.

2. Sélectionner les bonnes images

Sélectionnez les images, les citations ou les symboles sur internet qui matérialisent chacun des objectifs/résolutions/projets listés plus haut. Choisissez des images qui reflètent aux mieux les objectifs que vous vous êtes fixés. Elles doivent créer de l’émotion en vous. Par exemple, pour « Obtenir enfin mon second vrai diplôme », j’ai choisi cette image car elle m’inspire :

avoir son diplome
cc : kennedyfotos via pixabay

3. Imprimer les images

Avant d’imprimer, regroupez toutes les images sur une feuille en format A4, ou A3. Une autre idée est aussi de mettre le vision board sur votre fond d’écran, mais moi je préfère sentir le papier. Sur la feuille, disposez les images comme vous voulez. Il faut juste que le rendu soit agréable à voir pour vous.

4. Mettre votre vision board à la bonne place

Collez ou scotchez votre vision board dans un endroit où vous êtes sur de le voir tous les jours : sur votre table de chevet, sur le mur à côté de votre lit… Moi personnellement, je l’ai collé aux portes d’une petite armoire qui me sert quotidiennement. Mes yeux tombent dessus plusieurs fois par jour et c’est très motivant.

Voici un exemple du vision board sur le blog de Just’Bio Corsica :

vision board
Exemple de vision board. Crédit photo : Just’Bio Corsica

Créez le votre ! Ça ne coûte rien, c’est facile à faire et c’est super efficace.

En tout cas pour moi, 2018 sera surement l’année des résolutions tenues, encore. 🙂

A très vite !


Noël difficile pour les Malgaches cette année !

C’est sur un air de jingle bells, jingle bells … que je rédige les premières lignes de ce billet sur mon smartphone, en serrant les fesses sur un morceau de bois qui sert de strapontin, dans un bus bondé qui me ramène au travail.

C’est officiel, nous voici en plein mois de décembre, mois de festivités et d’enchantement. Youhouu !! 🙂 Je songe à écrire un billet sur le sujet depuis le mois de septembre, période à laquelle je commence à écouter en boucle des cantiques de Noël pour accélérer le temps.

A Antananarivo, le décor se met peu à peu en place : les bazars de Noël s’installent un peu partout, les devantures des grands magasins affichent leurs promos, les embouteillages deviennent monstres, les vendeurs de sapins sillonnent les rues d’Analakely et de Behoririka pour vendre leurs sapins aux ménages les plus chanceux, les rues sont ornées par des guirlandes électriques qui seront certainement volées cette nuit, etc. En un mot, ça sent la fête.

Pour la majorité des Malgaches cependant, ça sent surtout le sapin ! Cette année, l’effervescence est moins palpable. Les Malgaches n’ont pas vraiment le moral pour faire la fête. Pourquoi ? La mort de Johnny nous a tellement affectés. lol

En fait, toutes les conditions sont réunies pour nous permettre de passer des fêtes misérablement inoubliables. Après la saga de la peste pulmonaire qui a sévi du mois d’août jusqu’au début du mois de novembre, la dèche n’a pas voulu nous épargner en cette veille de fin d’année.

Voyez-vous, l’Ariary, notre monnaie nationale, connaît une chute sans précédent. Ce qui entraîne, entre autres, une flambée générale des prix de tout ce qu’on trouve sur le marché. Ça touche en particulier les produits de première nécessité, dont le riz, qui est à la base de notre alimentation. Le kilo s’achète désormais à 2500 Ariary contre 1500 Ariary l’année dernière. Par ailleurs, le prix du carburant a aussi augmenté. Dans ce contexte, le Malgache moyen a un peu de mal à joindre les deux bouts au quotidien.

Je vous vois déjà objecter  : « mais Noël c’est surtout un moment de partage et de joie passé en famille ! ». Mais oui, essayez donc de partager votre joie en famille le ventre vide, devant une marmite tout aussi vide et vous comprendrez de quoi je parle.

Dois-je vous rappeler que Madagascar fait partie des pays les plus pauvres au monde ?  90% des Malgaches vivent sous le seuil de pauvreté. Ici, sapins, boules, guirlandes et autres fioritures symboliques ne sont pas à la portée de tous. Les achats de Noël risquent donc d’être réduits au strict nécessaire : bouffe simple et jouets pour les enfants. Décidément, l’esprit de Noël devient un luxe inaccessible pour la population

Heureusement, à Madagascar, nous n’avons pas tellement l’habitude de nous offrir des étrennes et des cadeaux à Noël comme on le fait dans d’autres pays. De toute façon c’est impossible car nous n’en avons tout simplement pas les moyens. Chez nous, la pratique veut que les parents offrent des jouets aux enfants qui croient encore au Père Noël, et qu’on offre un présent appelé « Solombodiakoho » à l’aîné de la famille. Point barre.

Pour les Malgaches, le must est plutôt le « akanjo krismasy » et le « kiraro krismasy », comprenez « vêtements de Noël » et « chaussures de Noël ». Le jour de la Nativité, petits et grands se mettent sur leur trente-et-un pour aller à l’église. C’est l’occasion d’exhiber aux autres (et au petit Jésus) nos plus beaux habits. C’est drôle car plus nous sommes pauvres, plus nous accordons de l’importance à l’apparence et aux signes extérieurs de richesse. Certaines familles, aussi nécessiteuses soient-elles, économisent de nombreux mois juste pour pouvoir s’acheter de nouveaux habits et de nouveaux souliers. Plus malgache tu meurs ! 🙂

Quoi qu’il en soit, cette année nous fêterons Noël, comme d’habitude. Puissent mes compatriotes profiter pleinement de cette fin d’année car 2018 – année de l’élection présidentielle – est encore incertaine. Entre magouilles politiques, propagandes et actions opportunistes, rien ne nous garantit le meilleur.


Petite balade à Antsirabe

La ville d’eaux, la ville thermale, le royaume des pousse-pousses, la capitale malgache des fruits et légumes, la capitale du Vakinankaratra : j’ai nommé Antsirabe ! Ce n’est pas la première fois que je me rends dans cette petite ville, mais je ne me lasse jamais de la redécouvrir encore et encore. Aujourd’hui, je vous y emmène faire une petite balade improvisée. 🙂

Pour moi, Antsirabe (littéralement « là où il y a beaucoup de sel ») reflète à elle seule toute la beauté des Hautes Terres malgaches. Située à seulement 170 km au sud d’Antananarivo, c’est un endroit très prisé par les tananariviens, mais pas que. Elle est établie à 1500m d’altitude en plein cœur d’une cuvette volcanique, ce qui en fait l’endroit où il fait le plus froid à Madagascar. Excusez d’avance pour la mauvaise qualité des photos, elles ont été prises au vif sur mon humble smartphone.

antsirabe
Le premier constat est sans appel : Antsirabe est une ville calme et paisible. Quand on a l’habitude des brouhaha et des embouteillages quotidiens de Tana, le silence est presque inquiétant. cc:Fenosoa

 

Quand on crève la dalle à Antsirabe, on avale un petit truc vite fait. Oh tiens, justement une gargote qui propose du « composé ». 🙂  cc:Fenosoa

 

composé à madagascar
Pas de chichi, allez on déguste un petit « composé » à 500 Ariary. Le mélange est un peu désordonné mais n’en est pas  moins appétissant. 🙂 cc: Fenosoa

 

pousse pousse antsirabe
Les pousse-pousse sont à Antsirabe comme les taxi jaunes le sont à New York. C’est même l’une des principales attractions touristiques du lieu. cc:Fenosoa

 

pousse pousse antsirabe
Haha! J’en vois justement un à mon nom. Yeah! 🙂 cc:Fenosoa

 

centre thermal antsirabe
Et on poursuit vers Ranomafana, le centre thermal qui fait la renommée de la ville. Beaucoup viennent ici pour suivre une cure thermale. Il paraît que ça peut guérir beaucoup de maladies… cc:Fenosoa

 

Centre national de crénothérapie et de thermo-climatisme d'Antsirabe
« Ranomafana Ranomamelona » se traduit comme : « l’eau thermale, l’eau qui donne la vie ». Officiellement, le centre est appelé « centre national de crénothérapie et de thermo-climatisme ». Allez savoir ce que ça signifie …. Ne me demandez pas non plus pourquoi le petit garçon du coin est en cagoule parce que je ne sais pas! cc:Fenosoa

 

centre thermal antsirabe
Et donc voici le bâtiment de soins, toujours dans le centre thermal Ranomafana. cc:Fenosoa

 

avenue de l'indépendance à antsirabe
Il est temps d’aller voir l’avenue de l’indépendance…. Nous voici juste devant le monument qui rappelle les premières notes de l’hymne national malgache. cc:Fenosoa

 

hotel des thermes
On ne passe pas à Antsirabe sans admirer l’Hotel des Thermes. Cette infrastructure historique a bien conservé son charme de bâtiment colonial : toiture à quatre pans couverte de bardeaux, étages, colonnes et arcades, galerie couverte, ou varangue. cc:Fenosoa

 

hotel des thermes antsirabe
Et on redescend un peu pour admirer l’Hotel des Thermes, d’en bas cette fois. Il fait  partie des hôtels les plus luxueux de la ville. cc:Fenosoa

 

poste antsirabe
En parlant de charme colonial, on dirait bien que c’est carrément toute la ville qui a gardé cet aspect. cc:Fenosoa

 

la gare d'antsirabe
Et voici tout au fond : la gare. Aujourd’hui, la ligne ferroviaire entre Tana et Antsirabe est uniquement utilisée pour le transport des marchandises… Qu’est ce que vous regardez vous trois ? 🙂 cc:Fenosoa

 

balade en cyclo pousse à antsirabe
On en profite pour faire un petit tour en cyclo-pousse. Je trouve que c’est nettement mieux que les simple pousse-pousses tirés à pieds. Ici au moins, le tireur se la coule douce sur son vélo et on se sent moins coupable de faire courir un homme pieds nus sur l’asphalte brûlant. 🙂 cc:Fenosoa

 

gastronomie pizza antsirabe
Et on passe alors devant la Gastronomie Pizza. Si vous voulez, c’est un peu la chaîne de pizzeria la plus connue à Madagascar… Héhé, elle a l’air de bien s’amuser la petite dame. 🙂 cc:Fenosoa

Notre balade touche déjà à sa fin. Enfin, pas entièrement car j’ai oublié une chose essentielle : comme je l’ai mentionné au début de ce billet, Antsirabe est aussi connue pour être la capitale des fruits et légumes à Madagascar. Ici, on a de la chance car on peut se permettre le luxe de manger bio tous les jours. En fait, ce n’est même pas un luxe, les Malgaches mangent systématiquement bio sans le savoir.

fruits malgaches
Allez, on en profite pour acheter quelques « voandalana » (litt. « fruit du voyage »). Comme c’est la saison, les pommes et les pêches sont à l’honneur. cc:Fenosoa

 

katsaka et solovole à antsirabe
A quelques kilomètres d’Antsirabe, sur le chemin du retour vers Antananarivo, on fait une petite halte devant ces marmites pour acheter du maïs et du « solovolo » (fait à base de purée de maïs). Un vrai régal! cc:Fenosoa

 

vendeurs de maïs à antsirabe
Dès qu’une voiture s’arrête, une armée de vendeurs vient prestement s’agglutiner tout autour en criant: « Katsaka madama a! » (Madame, prenez du maïs!) cc:Fenosoa

Voilà voilà! J’espère vous avoir donné envie de découvrir davantage la charmante ville qu’est Antsirabe. Au final, je dirais qu’elle est idéale pour la famille qui recherche la quiétude, pour les vacanciers surmenés, pour les touristes affamés d’authenticité, pour l’artiste en panne d’inspiration, ou tout simplement pour ceux qui veulent se ressourcer le temps d’un weekend. Et simple curieux ne pas s’abstenir ! 🙂


J’ai appris à coder, voici ce que j’en pense

Pip, variable, path, boucles, git , indentation, coloration syntaxique, balises de template, SQLite… Voilà des mots vides de sens pour moi mais qui ont rythmé ma journée du 12 novembre 2017, lors de l’atelier Django Girls Antananarivo. Comme je vous en avais parlé dans mon précédent billet, j’ai pu assister à un atelier d’initiation à la programmation qui a pour but d’inciter plus de femmes à se lancer dans les TICs.

Pour faire court, programmer c’est créer une suite d’instructions données à l’ordinateur pour qu’il puisse le lire et l’appliquer. Pendant l’atelier, nous avons travaillé sur le framework web Django qui est écrit en Python. Encadrées par des coachs passionnés, les participantes ont suivi un tutoriel bien élaboré, le tout dans une ambiance agréable et détendue. 🙂

Entre excitation et angoisse

C’est la toute première fois que je touche à des lignes de code et vous n’imaginez pas les sentiments qui peuvent se bousculer dans mon esprit de profane : tantôt de l’excitation, tantôt de l’angoisse, de la jubilation, du dégoût, du plaisir… Bref, tout y passe !

Le plus dur a été de m’habituer à la petite « fenêtre noire » qui peut paraître terrifiante au début (parce qu’on ne comprend pas grand-chose à ce qui y est écrit). Mais au fil de l’apprentissage, on finit par s’y habituer et elle fait moins sa maligne, la fenêtre.

lignes de code
Exemple de « fenêtre noire » avec des lignes de code. Crédit photo: Fenosoa Sergia

D’abord, il y a pas mal de « bidules » qu’il faut installer sur le PC avant de pouvoir commencer. Après moult manipulations, j’ai enfin pu écrire mes premières lignes de codes. Et c’est l’extase totale! Je m’entends pousser des « oohhh ! » et des « wouahhh ! », tant ce qui se passe sur mon écran me fascine.

J’ai surtout découvert la joie de pénétrer dans les tripes de mon ordinateur et de m’aventurer dans les voies impénétrables du web. D’ailleurs, c’est fou le nombre de choses qui peut se produire derrière cette page web qui s’affiche sur votre écran.

En milieu de journée, quelques complications et blocages surviennent, mais le feeling reprend immédiatement le dessus. Après quelques sueurs froides, je dois avouer que c’est très gratifiant de voir l’ébauche de l’application web que j’ai créée s’afficher sur l’écran.

Logique mathématique

Qu’on se le dise, la programmation informatique peut être fun et accessible à tout le monde… mais à condition de maîtriser une certaine base en mathématiques. Etant plus littéraire que scientifique, je ne raisonne pas vraiment avec cette logique, c’est très dommage car je mets plus de temps à assimiler des choses basiques (comme les fonctions par exemple). Comme je regrette d’avoir fui les maths pendant tout le collège et le lycée !

Même si, en principe, les participantes sont toutes des « débutantes », le niveau est loin d’être homogène. Le tutoriel Django guide les codeuses dans les grandes lignes, mais avec un peu de curiosité et de créativité, certaines peuvent parvenir rapidement à bidouiller des codes de manière autonome.

Que faut-il retenir ?

C’est un peu compliqué au début mais ce n’est absolument pas impossible. Si vous savez prendre les choses du bon côté, c’est même un exercice stimulant et amusant pour le cerveau. J’encourage les plus réticents à se lancer parce qu’il y a de nombreux intérêts à apprendre à coder.

En voyant toutes ces jeunes filles passionnées s’atteler à la tâche, je me dis que, finalement, il reste un espoir pour Madagascar. Grâce à des initiatives de ce genre, plus de femmes oseront se lancer dans les nouvelles technologies, tout en sachant que le secteur TIC est plus que jamais porteur de développement.

« Je suis fascinée par la programmation depuis un bon bout de temps, mais je n’ai jamais osé toucher à des lignes de code avant aujourd’hui. Maintenant, j’ai davantage confiance en moi et je pense pouvoir continuer en autodidacte. De plus, j’aimerais orienter ma future carrière vers les technologies, la programmation est donc un point à ne pas négliger » déclare l’une des participantes. Visiblement, le message est bien passé.

Ce fut un moment riche en échange et en partage et donc en rencontres ! D’ailleurs, je profite de ce billet pour faire un petit clin d’œil aux membres de l’équipe « Dorothy Vaughan », avec qui j’ai travaillé pendant tout l’atelier.

Je termine ces lignes sur cette jolie photo de groupe, prise juste après l’événement. Les cerveaux sont un peu fatigués mais ça en valait vraiment la peine.
Yay! Souriez les filles! 🙂

django girls antananarivo
Les participantes à l’atelier. Crédit photo : Tahina Rakotomalala